L’intuition

Nicole Bernard.

Je n’ai pas besoin de tout savoir, tout comprendre, tout analyser, tout déduire ni d’être juste pour agir au mieux, car dans mon corps est caché un trésor merveilleux : l’intuition.
Savoir cela me recentre de suite.
L’intuition se développe grâce à la sensibilité. La sensibilité est un attribut du corps et se développe dans le corps. Particulièrement par le travail du Chi : détente, écoute, augmentation de la circulation du Chi.
Vous me direz que toute activité corporelle rend plus conscient du corps : oui, mais est ce que ça rend le corps plus conscient? Est ce que cela nous aide à nous connecter à son intelligence, celle qui est capable d’interrelier les différentes strates de la réalité? Tout dépend du mode selon lequel on s’entraine.
Courir plus vite, sauter plus haut, danser ou chanter mieux, jouer mieux d’un instrument, faire mieux une posture de Tai Chi ou une technique de Chi… etc… etc, oriente les capacités sensorielles vers un but recherché qui plie le corps, et tout ses systèmes, à cette volonté de performance et qui, par force, ne tient pas, ou peu, compte des aspects subtils de l’énergie. Ceci tant que le corps est considéré comme devant être « à disposition » pour performer.
Parfois, par cet entraînement qui se dépasse et nous dépasse, le performeur vit des états qu’il qualifie d’extraordinaires, extatiques, lui procurant de la sensation de ouf! Souvent la redescente, qui vient à plus ou moins longue échéance, est implacable : le corps devient un lieu de souffrance, on est allé trop loin et on le paye.
Dans le travail du corps que nous proposons, on place l’attention dans le centre du corps, le Hara ou Tan Tien, qui est le lieu de l’intuition mais aussi celui de l’enracinement. Ce qui fait qu’on reste plus facilement les pieds sur notre Terre… réceptifs au bon sens.
L’intuition placée dans le ventre et non dans la tête ? Nous le savons dans notre culture aussi : les tripes parlent! Ce qui ne témoigne pas de la subtilité et la complexité qui peut se manifester dans cette zone, ni des qualités que l’on peut y rencontrer : humilité, silence, ouverture à la profondeur de notre être… quand on prend le temps de travailler le Chi dans ce but. Car, dans cette exploration, le Tan Tien est en lien avec le lieu où se manifeste ce qui m’émeut, ce qui me fait me mouvoir : l’espace du plexus solaire – reins et ce qui m’appelle à la relation : l’espace de la poitrine – cœur.
Et l’espace de la tête ? D’après la tradition, on le travaille aussi avec le Chi. Et l’intelligence c’est de le mettre au service du cœur qui lui même ne décolle pas d’un pouce du Tan Tien grâce à un espace émotionnel fluide et une écoute attentive du Chi dans le corps : la boucle est bouclée, on se remet au travail du Chi, et il n’y a pas de fin à ce chemin.
Et puis il y a le Chi dans l’espace autour du corps, proche ou lointain, par lequel le Tan Tien est en relation avec cette autre dimension plus vaste qui nous traverse et fait émerger en nous des intuitions elles aussi plus vastes, qui prennent en compte ce qui n’est pas nous.

Certains humains sont tombés dans le Chi et le Tan Tien quand ils étaient petits.
Ne nous fourvoyons pas en pensant que nous, qui sommes « comme tout le monde », ne possédons pas tout cela : nous avons tous, à notre mesure, cette puissance intuitive et nous avons tous la possibilité de la mettre au service. Le tout est de savoir si nous le désirons et, si oui, au service de quoi. Car ce choix (de même que le non choix d’ailleurs!) détermine notre chemin.
Et, rassurez vous ! Ce choix est remis en question instant après instant par le chemin lui même.
Heu ! je ne suis pas sûre de vous avoir rassuré(e) en disant cela, et pardon de le dire tout de go : tant mieux!

A bientôt… à la croisée de nos chemins!
Nicole Bernard

Article ajouté au panier
0 Produit - 0,00